LES RETRAITES COMPLÉMENTAIRES DES CADRES EN QUASI FAILLITE
11%, c’est la baisse que pourraient subir les pensions versées par l’Agirc, organisme de retraite complémentaire des cadres , en 2019.
La baisse pourrait même atteindre 14% sur trois ou quatre ans a révélé le journal Les Echos cette année.
En effet, les réserves de l’Agirc, qui représentaient 9 milliards d’euros fin 2013, devraient avoir totalement fondu dès 2018. Si la situation de l’Arrco semble moins désespérée, ses réserves auront néanmoins aussi disparu en 2027.
Les mesures de gel des pensions décidées par les partenaires sociaux en mars 2013 ne suffisent pas à enrayer la tendance inéluctable au déséquilibre des comptes de l’Agirc et de l’Arrco. Et ces prévisions se basent sur un scénario de type médian, avec un taux de chômage revenu à 7% en 2030 (contre 7% en 2035 pour le scénario pessimiste et 4% en 2035 pour le scénario optimiste).
Comprenez bien : la situation pourrait s’avérer encore pire.
Même la fusion entre les deux régimes ne ferait que retarder l’échéance (côté Agirc) jusqu’en 2025.
Le blocage de la revalorisation des pensions effectif jusqu’en avril 2015 sera vraisemblablement suivi de nouvelles mesures pour redresser les comptes de l’Agirc et de l’Arrco. De nouvelles négociations entre partenaires sociaux ont démarré en 2015.
Le patronat a déjà laissé entendre que la modification des mesures d’âge (pour bénéficier de la retraite complémentaire) constituait une piste à explorer en priorité.
Compte tenu de la forte impopularité de toute mesure touchant au durcissement des conditions d’accès à la retraite (montant des pensions, recul de l’âge), cette nouvelle phase de négociations promet d’être animée. Mais pas nécessairement fructueuse.